D’une famille originaire de Suisse, Jean-Victor Schnetz est né le 14 avril 1787 à Versailles et meurt à Paris le 16 mars 1870.
Il est d’abord formé par Jean-Baptiste Regnault, puis par Jacques-Louis David, par Antoine-Jean Gros et par François Gérard. Dans les ateliers du Louvre, il noue des relations étroites avec le Belge Navez, Horace Vernet, Léopold Robert, Théodore Géricault ou le peintre Alaux. Il expose au Salon à partir de 1808 ou de 1812, jusqu’en 1867, et remporte des médailles de première classe en 1819 et lors de l’Exposition universelle de 1855.
Inscrit à l’École des Beaux-arts, Jean-Victor Schnetz se présente à cinq reprises au Prix de Rome (1809, 1812, 1813, 1814 et 1816), mais sans jamais remporter l’épreuve finale. Pour autant, il part en Italie en 1817, et se présente au concours Canova organisé par l’Académie de Saint-Luc et remporte le premier prix. Il peut dès lors fréquenter la Villa Médicis où il est reçu par son directeur Charles Thévenin. À cette même époque, Jean-Victor Schnetz prend un atelier rue Babuino, proche de celui d’Ingres. Il quitte Rome en 1820, rappelé par son frère Antoine. Un deuxième séjour à Rome de 1821 à 1824 renforce son goût pour la peinture, puis un troisième entre 1825 et 1831.
De retour à Paris en 1831, Jean-Victor Schnetz participe aux principaux chantiers décoratifs parisiens sous Louis-Philippe. Il est l’un des quatre peintres appelés pour célébrer sur les murs de l’ancienne Salle du Trône de l’Hôtel de Ville les grandes révolutions parisiennes. Ainsi, Jean-Victor Schnetz illustre le second jour des « Trois Glorieuses » de 1830.
Élu en 1837 à l’Académie des beaux-arts, il se présente en 1841, à la succession de Dominique Ingres comme directeur de l’Académie de France à Rome, bien que n’ayant jamais été pensionnaire. Son expérience de l’Italie plaide en sa faveur. Il est nommé en 1841 et conserve ce poste jusqu’en 1846. Il le retrouve une seconde fois entre 1853 et 1866, date à laquelle lui succède Joseph-Nicolas Robert-Fleury.
Au début de son directorat, Jean-Victor Schnetz fait plusieurs réclamations d’ordre budgétaire, à la suite de celles portées par Dominique Ingres, auprès du directeur des Beaux-arts Cavé, alors que la vie à Rome est devenue toujours plus chère, que le nombre des pensionnaires a grandi avec l’arrivée des graveurs en taille douce, les musiciens et les peintres paysagistes, et que le prix des modèles a doublé. Une commission pour évaluer les besoins de l’Académie est nommée et Schnetz est écouté : les pensions mensuelles sont augmentées, des emprunts sont faits auprès des banquiers et les avances ne sont plus à la charge du directeur. Une autre réforme concerne le voyage en Grèce pour les pensionnaires architectes en 3e année pour une période de 4 mois. Cette mesure adoptée en 1845 est probablement à l’origine de la création fin 1846 de l’École française d’Athènes. Les architectes Titeux et Paccard sont les premiers à bénéficier de cette mesure. Malheureusement Philippe Titeux meurt à Athènes en février 1846 (20190056/1).
Le directorat de Jean-Victor Schnetz est marqué par plusieurs événements comme la visite du duc d’Aumale en 1843, première visite d’un prince royal à la Villa Médicis ; ou la venue du secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts Raoul-Rochette ce qui fut pour lui l’occasion de féliciter le zèle des artistes pensionnaires et de mieux défendre l’Académie de France à Rome auprès du ministère de l’Intérieur.
Avant de quitter son poste Jean-Victor Schnetz reçoit la première promotion des élèves de l’École française d’Athènes le 14 février 1847.
Aux dires des pensionnaires, Jean-Victor Schnetz est aimé et respecté des pensionnaires. Il exerce une influence considérable sur ces derniers en les incitant à peindre d’après nature et non d’après les modèles en plâtre et leur obtient des autorisations pour aller dessiner dans les quartiers gitans de Rome.
Pendant son directorat, Jean-Victor Schnetz trouve le temps de s’adonner à la peinture. Son originalité réside dans l’introduction dans la peinture d’histoire des types et des mœurs de l’Italie de son époque, modernisant par là la peinture d’histoire.
Enfin, sous son directorat, des travaux notables sont menés sur les conduites de la Villa Médicis pour la mise en place d’un nouveau système d’alimentation en eau de la Villa provenant de l’Aqua Felice et ainsi améliorer l’état sanitaire de ses occupants (20190056/1 et 20190056/4). Les autres grands chantiers concernent la construction du mur de clôture entre la Villa Médicis et les jardins du Pincio (20190056/7) et l’aménagement du pavillon San Gaetano (20190056/7). En août 1841, la Villa Médicis est déclarée « Monument d’intérêt général » ; son entretien est désormais à la charge du département des Travaux publics (20190056/1).
Les titres des documents ou dossiers sont repris strictement.
L’expression « vrac bibliothèque. 1er/08/2004 » désigne des lots de pièces d’archives retrouvés à la bibliothèque de la Villa Médicis et mis à la suite des documents précédemment classés et foliotés.