Zone d'identification
Type d'entité
Personne
Forme autorisée du nom
Pâris, Pierre-Adrien
Forme(s) parallèle(s) du nom
Forme(s) du nom normalisée(s) selon d'autres conventions
Autre(s) forme(s) du nom
Numéro d'immatriculation des collectivités
Zone de description
Dates d'existence
27 décembre 1745 (France, Besançon) - 1er août 1819 (France, Besançon)
Historique
Fils du géomètre et patricien Pierre-François Pâris, Pierre-Adrien Pâris naît à Besançon le 25 octobre 1745 dans la rue Battant. À l’âge de cinq ans, Pierre-Adrien Pâris quitte Besançon pour Porrentruy où son père est nommé géomètre du prince-évêque de Bâle. Entre 1750 et 1760, il suit sa première formation auprès de son père.
En 1760, Pâris rejoint son oncle Jean-Baptiste Lefaivre (maître-maçon et entrepreneur) à Paris, puis il entre dans l’atelier de l’architecte Louis-François Trouard. Il devient élève de l’Académie royale d’Architecture en 1764 où il suit l’enseignement de Jacques-François Blondel. Dès 1765 et jusqu’en 1769, Pâris se présente au Grand Prix d’architecture sans jamais l’emporter.
En 1770, Trouard demande au marquis de Marigny une place à l’Académie de France à Rome pour son élève ; Pâris arrive à Rome le 27 octobre 1771 en compagnie du fils de Louis-François Trouard et devient officiellement pensionnaire de l’Académie l’année suivante. Entre 1772 et 1774, Pâris dessine dans la campagne romaine aux côtés de peintres tels que François-André Vincent avec qui il s’initie aux dessins de vues. Il en profite également pour réaliser de nombreuses études de monuments antiques et commence une petite collection de dessins et de contre-épreuves de sanguines de ses camarades peintres. Il a également l’occasion d’enseigner l’architecture à Francesco Piranesi, fils du grand Piranèse et de voyager dans le sud de l’Italie où il visite Cadoue, Paestum, Pompéi et Herculanum. Il rentre en France en 1774 en passant par Bologne, Venise, Vérone, Milan, Turin et Chambéry.
À son retour d'Italie, il séjourne quelques mois à Bordeaux où il participe aux travaux de construction du Grand-Théâtre.
Entre 1775 et 1777, il imagine les décors intérieurs de l’hôtel du duc d’Aumont, premier gentilhomme de la Chambre du roi, construit en collaboration avec Trouard, Place Louis XV (actuel Hôtel de Crillon, place de la Concorde). En janvier 1778, il est nommé dessinateur de la Chambre et du Cabinet du roi poste important des Menus-Plaisirs du roi. Pâris dessine donc les projets pour les fêtes, cérémonies, spectacles, bals et pompes-funèbres de la Cour.
Grâce à la nomination de Charles-Henri de Feydeau (1754-1802), marquis de Brou, au poste d’intendant de la généralité de Dijon en 1780, Pâris peut obtenir de nombreux projets en Bourgogne. La même année, il devient membre de l’Académie royale d’architecture.
Pendant trois mois (mars à mai) en 1783, il retourne à Rome en compagnie de Louis-François Trouard, venu retrouver son fils. Entre 1782-1786, il dessine le château de Colmoulins près du Havre, propose un projet pour l'extension des Bains civils de Bourbonne-les-Bains 2, pour l'hôtel de ville de Neuchâtel, en Suisse et un autre pour la reconstruction du château de Versailles. En avril 1785, il est nommé architecte de l’Académie royale de musique (Opéra de Paris) et architecte des Économats en 1787.
À partir de 1787, pour la duchesse de Bourbon, il travaille aux aménagements intérieurs du palais de l'Élysée, faisant quasiment disparaître le décor réalisé par son maître Boullée ; il redessine également le parc à l'anglaise et y édifie le hameau dit « de Chantilly ». L’année suivante, il travaille pour Jean-Baptiste d’Arboulin de Richebourg à l’aménagement de son hôtel, rue de Courcelles à Paris.
Fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel, il reçoit ses lettres de noblesse en 1789 et travaille au projet et l’aménagement de la salle de l’Assemblée des États-généraux dans l’hôtel des Menus Plaisirs à Versailles dont l’ouverture a lieu le 5 mai. En octobre de la même année, lorsque l’Assemblée nationale, à la suite de Louis XVI, se transporte dans la capitale, Pâris est chargé d'adapter la Salle du Manège à sa nouvelle fonction politique3. Son poste de dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi supprimé fin décembre 1792, il se réfugie à Vauclusotte (Doubs) pendant la Terreur.
Vient ensuite une longue période de retraite pendant laquelle Pâris s'installe en Normandie, de juillet 1793 à juin 1806. Habitant d’abord à Colmoulins (situé à Harfleur) au château de l'armateur havrais Stanislas Foäche, il s’aménage ensuite un appartement dans un vieux pigeonnier à Escures. Il consacre ces 13 ans à la rédaction d’ouvrages sur les monuments antiques, au jardinage et à la réalisation d’un catalogue de sa collection. Il imagine à ce moment-là les plans d'un monument expiatoire à l’exécution de Louis XVI sur la place de la Concorde qui reprend le dispositif en ellipse où ont été déclarés les Droits de l'homme, qu'il avait inventé pour l'Assemblée nationale aux Menus Plaisirs, que Chateaubriand reprend à son compte sans en mentionner l'auteur. Il propose des plans pour l'Abbaye du Valasse, achetée par l'armateur havrais Jacques-François Begouën. Pâris vit calmement ce qu’il pense être les dernières années de sa vie.
Pendant la dernière période de sa vie, Pâris vit une sorte de seconde carrière qui commence par un troisième séjour à Rome en 1806. Parmi ses nominations et activités, il assure en 1807 le directorat par intérim de l’Académie de France à Rome, devient membre de l’Académie de San Luca et retourne visiter les villes antiques du sud de l’Italie. Entre 1808 et 1809, il organise l’enlèvement et le transport des antiquités de la Villa Borghèse pour le compte de Napoléon qui vient d’acheter la collection et souhaite la rapatrier au Louvre. Il est enfin chargé de diriger les fouilles du Colisée à partir de 1811.
De mars à avril 1817, il rejoint la France pour la dernière fois, et arrive à Besançon le 30 avril. Il loge au 8, rue Charles Nodier où il aménage son « petit muséum ». Au cours de l’année 1818, il rédige un testament par lequel il lègue ses collections à la Bibliothèque municipale de Besançon et meurt le 1er août 1819. Son corps repose au cimetière de Saint-Ferjeux à Besançon, quant à sa collection, elle a rejoint la bibliothèque dès 1819, une partie en est déposée au musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon lors du déménagement de ce dernier dans la halle à grain de la place du Marché en 1843.
Lieux
Besançon
Paris
Bordeaux
Rome
Statut juridique
Fonctions et activités
Architecte, dessinateur, collectionneur, directeur de l'Académie de France à Rome par intérim (1807)