Fonds 20180612 - Directorat de Jean Auguste Dominique Ingres (1835-1840)

« Directorat de M. Ingres. Correspondance. Lettres de l’administration Pontificale. [1835- 1840] ... lettre transmettant les deux règlements relatifs à la Galerie du Vatican, chambres et la Chapelle... lettre autorisant le graveur Salmon à étudier dans les Chambres de Raphaël au Vatican, du sous-in... lettre refusant le permis de mesurer le temple de la Concorde et le forum romain et Capitole à l’... réponse à la demande de l’architecte Jean Arnoud Léveil de pouvoir dessiner et mesurer Tabularium... lettre informant des ordres donnés pour la restauration des dégâts dans le mur séparant Villa Méd... lettre informant de l’arrestation d’Alessandro Colagiacomo et ordonnant sa démission, de la Direc... réponse aux demandes de l’architecte Famin et du graveur Salmon, du cardinal camerlingue du Saint... laissez-passer pour un pensionnaire en vue d’accès aux Chambres et loges de Raphaël et à la Chape... laissez-passer pour dessiner et mesurer la Colonne Trajane pour l’architecte, du cardinal camerli...
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Cote

FR ISNI 0000 0001 2158 9529 20180612

Titre

Directorat de Jean Auguste Dominique Ingres (1835-1840)

Date(s)

  • 1834 - 1847 (Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

0,60 ml soit 2 cartons DIMAB
Support papier

Zone du contexte

Nom du producteur

((1666-...))

Histoire administrative

La création de l’Académie de France à Rome coïncida avec la politique des grands travaux entreprise par Louis XIV à la fin du XVIIe siècle, par lesquels furent transformés le Louvre, les Tuileries et Versailles. Créée en 1666, sous l’impulsion de Colbert, de Le Brun et du Bernin, elle accueillait à la fois les artistes ayant remporté le Premier Prix de Rome et des pensionnaires protégés de quelques grands seigneurs. Les jeunes artistes pensionnés par le roi avaient alors la possibilité d’acquérir un complément de formation au contact de Rome et de l’Italie.

A cette époque les pensionnaires, soumis à une discipline rigoureuse, devaient consacrer leur séjour à la réalisation de copies de l’Antique ou de la Renaissance. Aux peintres et sculpteurs s’ajoutèrent en 1720 les architectes. Avant de s’installer à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome connut plusieurs résidences successives : de la modeste maison près de Sant’Onofrio sur les pentes du Janicule elle déménagea au palais Caffarelli (1673), puis au palais Capranica (1684), et enfin au palais Mancini (1725). C’est à cette époque que l’Académie de France accueillit les peintres Boucher, Subleyras, Fragonard, David et des sculpteurs tels que Houdon.
Pendant la Révolution, la charge de directeur fut abolie. Le palais Mancini fut saccagé et pillé par des contre-révolutionnaires romains en février 1793; certains pensionnaires fuirent à Naples ou Florence. A la suite de ces événements, l’Académie de France à Rome fut supprimée. Elle fut rétablie en 1795 par le Directoire, mais il restait à lui trouver un nouveau lieu d’accueil. Le 18 mai 1803, la France et la Cour d’Etrurie décidèrent d’échanger le Palais Mancini contre la Villa Médicis.

En déménageant, l’Académie de France à Rome changea également de statut. Désormais rattachée à l’Institut de France, le concours d’entrée, le «Prix de Rome», était organisé par l’Académie des Beaux Arts. Les musiciens entrèrent à l’Académie de France à Rome avec le prix de composition créé en 1803. Les graveurs la rejoignirent quand fut créé le prix biennal de gravure en taille douce en 1804 et le prix quadriennal de gravure en médailles et pierres fines en 1807. Ces deux disciplines devaient célébrer les victoires napoléoniennes. De 1835 à 1841, Ingres est directeur de la Villa. Les directeurs sont traditionnellement d’anciens pensionnaires, même si cette règle connaît quelques exceptions, par exemple pour Carolus-Duran. Tout au long du XIXe siècle, l’Académie accueille des pensionnaires célèbres comme Victor Baltard, l’architecte des Halles de Paris, Charles Garnier, qui fit construire l’Opéra du même nom à Paris, des compositeurs tels que Berlioz, Bizet, Gounod ou Debussy, des sculpteurs tels que Carpeaux et David d’Angers.

Au début du XXe siècle, avec Lili Boulanger (Grand Prix de Rome de composition musicale en 1913) et Odette Pauvert (Grand Prix de Rome de peinture en 1925), les femmes font leur entrée à l’Académie. Durant la seconde guerre mondiale, la Villa est réquisitionnée par Mussolini. L’Académie est alors transférée à Nice puis à Fontainebleau. En 1961, André Malraux nomme le peintre Balthus à la direction de la Villa. Les deux hommes ont la volonté de réformer profondément l’Académie. Balthus entreprend une grande restauration de l’édifice et organise des manifestations pour ouvrir la Villa aux romains. Il fait aménager, à cette fin, de nouvelles salles d’exposition. Cette nouvelle approche est entérinée par un décret en 1971. L’Académie se détache alors de la tutelle de l’Académie des Beaux-Arts et les principes du concours sont profondément modifiés.

La durée du séjour passe de quatre à deux ans maximum tandis qu’écrivains, cinéastes, photographes, scénographes, restaurateurs d’oeuvres d’art et historiens de l’art agrandissent le cercle des pensionnaires, dont le nombre passe de 12 à 25. Participant aux échanges culturels et artistiques, la Villa Médicis organise des expositions, des concerts, des colloques ou des séminaires sur des sujets relevant des arts, des lettres et de leur histoire. Conçu par le décret de 1971 comme un lieu idéal de rencontres franco-italiennes, la Villa Médicis joue ainsi un rôle décisif au sein de la vie culturelle romaine et européenne. Ces objectifs ont été au cœur des actions de Jean Leymarie (1977-1984), Jean-Marie Drot (1985-1994), Jean-Pierre Angremy (1994-1997), Bruno Racine (1997-2002), Richard Peduzzi (2002-2008), Frédéric Mitterrand (2008-2009), Éric de Chassey (2009-2015) et de Muriel Mayette-Holtz.

Nom du producteur

((1780-1867))

Notice biographique

Jean-Auguste-Dominique Ingres est né à Montauban le 29 août 17802 Son père, le peintre et sculpteur Jean-Marie-Joseph Ingres, a favorisé ses penchants artistiques. Il entre en 1791 à l’Académie de Toulouse où il est formé par Jean Suau, puis se rend à Paris, en 1796, pour étudier sous la direction de Jacques-Louis David. Il s’éloigne de son néo-classicisme par son dévouement à un idéal de beauté fondé sur de difficiles harmonies de lignes et de couleurs. Il peint le portrait d'amis ainsi que de Pierre-François Bernier, qu'il connaît de Montauban. Il remporte le prix de Rome à sa deuxième tentative en 1801 avec "Les Ambassadeurs d'Agamemnon", mais il ne peut s'y rendre immédiatement. Il s'installe avec d'autres élèves de David à l'ancien couvent des Capucines où il peint principalement des portraits.
En juin 1806, il se fiance avec Marie-Anne-Julie Forestier, mais son départ pour Rome en septembre mit progressivement fin à ce premier amour.
Madame Rivière (1805), huile sur toile, 116,5 × 81,7 cm, Paris, musée du Louvre.

En 1806, Ingres découvre à Rome, Raphaël et le Quattrocento, qui marquent définitivement son style. Ces années de travail sont les plus fécondes avec les nus, parmi lesquels La Baigneuse, les paysages, les dessins, les portraits et les compositions historiques. Il est en pleine possession de son art et son séjour à Rome est aussi l'occasion de tisser des liens amicaux avec les grands commis de l'administration impériale : le comte de Tournon et sa mère, Edme Bochet et sa sœur Cécile Bochet madame Henry Panckoucke, Hippolyte-François Devillers, le baron de Montbreton de Norvins. En France, cependant, ses toiles peintes en Italie ne plaisent pas. L’artiste décide alors de rester à Rome. Il se marie en 1813 avec Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune modiste habitant Guéret4. Ingres réalisa dix portraits de sa femme. Mais le plus célèbre tableau sur lequel elle apparait est Le Bain turc. Madeleine pose pour l'odalisque aux bras levés qui s'étire au premier plan. Le tableau a été réalisé en 1862, après la mort de Madeleine. Elle fut peinte d'après un croquis qu'Ingres avait réalisé en 1818. En 1850, il va à Châlons chez sa belle-mère pour connaître les lieux où sa femme a vécu, et y rencontre le notaire Louois Changy. Il semble y être retourné l'année suivante5.

À la chute de Napoléon Ier, des difficultés économiques et familiales l’entraînent dans une période financièrement difficile pendant laquelle il peint, avec acharnement, tout ce qu’on lui commande. Il sollicite ses amitiés romaines et ses bonnes relations avec les Panckoucke et les Bochet lui présentent Charles Marcotte d'Argenteuil, ami d'Edouard Gatteaux, ami proche d'Ingres. Très vite, Charles Marcotte d'Argenteuil devient un proche du peintre, jusqu'à devenir un de ses principaux mécènes jusqu'à son décès en 1864. Après la mort de Madeleine, ce dernier ira même jusqu'à lui présenter sa nièce, Delphine Ramel, qu'Ingres épousera le 15 avril 1852. De ce mariage, viendra la décision d'acheter la maison de Meung-sur-Loire avec son nouveau beau-frère, Jean-François Guille, notaire et conseiller général du Loiret, où il se retirera tous les étés pour bénéficier de la douceur et de la lumière de la Loire.

Nombre de membres de la famille Marcotte seront de fidèles acheteurs, comme Philippe Marcotte de Quivières et ses frères Marcotte de Sainte-Marie et Marcotte de Genlis, le baron Charles Athanase Walckenaer, Alexandre Legentil et le baron Hubert Rohault de Fleury (tous deux initiateurs du projet de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre), Cécile Bochet, devenue madame Henry Panckoucke et baronne Morande-Forgeot, et le clan Ramel.
En 1820, il quitte Rome pour Florence où il réside jusqu'en 1824.
Il trouve finalement le succès en France avec son "Vœu de Louis XIII" exposé au Salon de 1824, destiné à la cathédrale de Montauban. Il devient directeur de l’Académie de France à Rome de 1835 à 1840. Appelé, le 25 mai 1862, à faire partie du Sénat impérial, il y vota jusqu'à sa mort conformément aux vœux du pouvoir6. Il avait été élevé au grade de grand officier de la Légion d'honneur le 14 novembre 18557.
"Le Bain turc (1862)", huile sur toile, 108 × 110 cm, Paris, musée du Louvre.
Ingres attache au dessin une grande importance et déclarait à ce sujet : « Une chose bien dessinée est toujours assez bien peinte8. » La galerie de portraits réalistes qu’il laisse, constitue un miroir de la société bourgeoise de son temps, de l’esprit et des mœurs d’une classe à laquelle il appartient et dont il trace les vertus et les limites. Ingres s’intéresse beaucoup à la texture des vêtements et des étoffes (velours, soie, satin, cachemire…) qu’il intègre dans ses œuvres de façon que la classe sociale du personnage représenté soit mise en valeur. Il s’inspire, à ses débuts, de l'esthétique de l’art grec, avant de se tourner vers une approche plus souple des courbes et des drapés. Ingres n'hésitait pas à accentuer l'anatomie de ses modèles pour atteindre son idéal de beauté ; ainsi, il rajouta trois vertèbres à sa Grande Odalisque .
Ingres reçoit à partir de 1824 honneurs et commandes officielles. Il n'abandonne cependant pas le portrait dont le portrait de monsieur Bertin, de 1832, est un sommet.
Le rejet par la critique et par le public, de sa dernière peinture d'histoire le Martyre de Saint Symphorien exposée au Salon de 1834, le détermine à accepter la direction de l'Académie de France à Rome, où il reste jusqu'en 1845. De retour à Paris, il peint à nouveau des portraits et reçoit à nouveau des commandes de grandes œuvres décoratives (DP).
Il se détache du néo-classicisme par la subordination de la forme à l'expression, simplifiant ou déformant l'anatomie pour se rapprocher de l'expression du caractère individuel (DP). Il s'oppose aussi à l'enseignement officiel sur la nature du beau idéal. Pour l'Académie, celui-ci se traduit par un jeu de proportions canoniques, et la profondeur du savoir du peintre s'obtient par la connaissance de l'anatomie artistique, tandis qu'Ingres réprouve l'étude de l'intérieur du corps humain au profit de l'observation fine de la morphologie9, qui aboutit à représenter non pas un idéal générique, mais celui correspondant à l'individualité du modèle, et pratique la simplification des formes, condamnant la représentation du détail à l'intérieur du modelé.
Dominique Ingres est aussi violoniste et devient, durant un temps, deuxième violon à l’Orchestre du Capitole de Toulouse. De ce loisir est née l’expression « violon d’Ingres ».
Il meurt le 14 janvier 1867 au 11, quai Voltaire (7e arrondissement)10, où une plaque lui rend hommage. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris (23e division)11.
Conformément à la volonté de l'artiste de léguer à sa ville natale une grande partie de ses dessins (4 500) ainsi que certains objets personnels, le musée Ingres ouvre ses portes au milieu du XIXe siècle dans l'enceinte de l'ancien palais épiscopal de Montauban ; Armand Cambon, Montalbanais élève d'Ingres, fut son exécuteur testamentaire et le premier conservateur du musée.

Histoire archivistique

Dispersée dans l’ensemble de la Villa Médicis, les archives anciennes de l’Académie ont connu trois vagues de collectes et de classements liés aux campagnes successives de rassemblement des documents dans les bureaux du département d’Histoire de l’art à l’époque, installés dans le pavillon Carolus-Duran :
– la première par Monsieur Georges Brunel, alors chargé de mission pour l’histoire de l’art, en 1979, concerne pour l’essentiel les années 1803-1960, avec quelques pièces anciennes antérieures à l’installation de l’Académie à la Villa Médicis [voir Correspondance des directeurs de l’Académie de France, Vol. I : Répertoires, Rome, 1979, p. 17-22]
– la deuxième à l’initiative de Monsieur Olivier Bonfait, chargé de mission pour l’histoire de l’art entre 1998 et 2004, est en lien avec la réalisation d’un inventaire informatisé sous FileMakerPro 3. La base de données intitulée « Archives de l’Académie de France à Rome XIXe siècle » a été paramétrée avec l’aide de Monsieur Sylvain Mottet. Ce dernier a également conçu le site de consultation en ligne (http://archivesAcadémie de France à Rome.sylvainmottet.fr). Mesdames Isabelle Chave et Isabelle Rouge-Ducos, conservateurs du patrimoine, et Monsieur Martin Kiefer, historien de l’art, ont rédigé les fiches descriptives des documents contenus dans les 128 premières boîtes d’archives. Madame Isabelle Chave rappelle dans son rapport du 31 août 2000 que « le traitement des archives, comprenant le foliotage, la suppression de tout élément métallique, la mise à plat des feuillets de petit format et une organisation cohérente des feuillets en vue de faciliter le travail de mise en fiches, autant que la numérisation future des pièces, a été mené de façon systématique pour chacun des cartons 46 (Schnetz I) à 90 (Hébert I) ». Ce travail avait pour objet d’identifier au plus vite les pièces d’archives afin de lutter contre les vols.

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

Versement

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Après un premier apprentissage à Montauban, sa ville natale, il devient à Paris élève de Jacques-Louis David. Prix de Rome en 1801, il ne se rend en Italie qu’en 1806, et y reste jusqu’en 1824. De retour à Paris, il connaît la reconnaissance officielle, apparaissant comme le champion de la doctrine du beau et de la primauté du dessin sur la couleur, en opposition successive aux courants romantiques et réalistes. Il se marie en 1813 avec Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune modiste. Nommé directeur de l’Académie de France à Rome, il retourna de 1835 à 1842, avec sa femme, dans la Ville éternelle, et ne revint jamais à Paris durant son directorat. Son élection, à l’âge de 52 ans, au poste de directeur de l’Académie de France à Rome ne fut pas aisée, compte tenu des nombreux autres prétendants comme Garnier, Granet, Bosio ou Schnetz. Son nom ne s’imposa qu’après 9 scrutins, et l’arrêté fut signé le 5 juillet 1834. Ingres en fut piqué au vif.
Le directorat de Dominique Ingres fut marqué par des relations difficiles entre l’Académie et l’administration romaine, peu francophile à l’époque, et la supérieure du couvent de la Trinité des Monts, peu respectueuse envers ce directeur.
Jamais l’Académie de France à Rome ne reçut autant d’argent, tant pour son budget général que pour la réalisation de moulages et copies destinés à l’École des beaux-arts et que pour les travaux entrepris à la Villa. Il suffit de considérer les sommes allouées aux frères Balze pour ls copies des Loges et des Stanze de Raphaël, qu’Ingres suivit avec beaucoup d’attention (cf ; 20180612/8). L’administration matérielle de l’Académie semble reposer entièrement sur madame Ingres et sur Le Go, alors que le directeur est très occupé par ses propres œuvres : l’achèvement de l’Odalisque à l’esclave, la Stratonice et l’ébauche de la Vierge à l’hostie.
En ce qui concerne les travaux menés sur les bâtiments de la Villa Médicis, les restaurations portent sur une galerie d’architecture, sur le portique et sur les consolidations de la terrasse bordant le jardin, ainsi que sur les appartements du directeur (cf. 20180612/3). Les sommes allouées en 1838 sont très importantes, et pourtant Ingres en réclame le double, probablement à la suite des plaintes des pensionnaires qui reprochent à Ingres que les travaux n’aient pas amélioré leurs chambres et leurs ateliers. Ingres entreprit également durant son séjour de dégager des perspectives en coupant des arbres centenaires et en détruisant certains ateliers, comme celui de Simart, ce qui lui fut également reproché.
C’est durant le directorat d’Ingres que fut un changement du statut comptable pour le paiement des factures et des quittances (cf. 20180612/1). Désormais, à la demande de la Cour des comptes, l’Académie de France à Rome passât à un régime de régie directe. Quittances et factures étaient payées directement par le ministère ; seuls les frais de fonctionnement étaient toujours payés par la banque Torlonia, qui recevait dès lors les ordonnances de paiement une fois par trimestre et non une fois par an, ce qui engendra une hausse des frais de change.
Les relations d’Ingres envers l’Académie des beaux-arts, et avec ses secrétaires perpétuels, Quatremère de Quincy, puis Raoul-Rochette, sont d’une grande déférence comme l’indique la correspondance officielle. Pourtant cette dernière reprocha au directeur son désintérêt pour les travaux des pensionnaires, et Quatremère dut rappeler au directeur sa mission. Nous retrouvons également trace d’une correspondance avec les différents présidents de l’Académie. C’est ainsi qu’en 1837, Lebas s’inquiète de la santé du directeur Ingres et des pensionnaires durant l’épidémie de choléra.
Quant aux relations qu’entretint Ingres avec les pensionnaires, elles se montrèrent souvent contradictoires. Sous son directorat, jamais les pensionnaires ne furent autant souffrants. L’épidémie de choléra, qui entraîna la mort de Sigalon en 1837, en fut le point d’orgue et désorganisa un temps les envois (cf. 20180612/1). Ces maladies occasionnèrent des absences fréquentes et des rapatriements en nombre, alors que les pensionnaires continuaient à percevoir leur pension. L’autre problème fut le mariage de certains d’entre eux, comme celui de Baltard, obligés alors de vivre hors des murs de la Villa. Dans un premier temps, Ingres exigea d’eux de rejoindre la Villa, avant de plaider leur cause auprès du ministre de l’Intérieur et de Quatremère de Quincy (20180612/1). Enfin, il est organisé un enseignement de l’archéologie à l’Académie de France à Rome (cf. 20180612/1).
Ingres se montra satisfaits de ses pensionnaires et les soutint régulièrement. Pour autant, l’Académie des beaux-arts, elle, manifesta sa réprobation devant l’absence des envois des travaux obligatoires, tels que les copies d’après le modèle vivant ou d’après l’antique, pour les peintres, graveurs et sculpteurs. Les pensionnaires se virent alors menacés d’une saisie de leur pension. Les travaux de restauration des pensionnaires architectes entraînèrent en revanche l’adhésion de l’Académie. Les envois restèrent, dans tous les cas et comme pour les directorats précédents, un sujet de préoccupation majeure, comme le montre la réalisation des caisses par les menuisiers (cf. 20180612/8).
Les titres des documents portés sur les pochettes de ce fonds d’archives ont été scrupuleusement retranscrits à l’identique.
Les pièces constitutives du fonds Ingres ont été souvent citées dans des publications scientifiques sous leur ancienne cote (numéro du carton de conservation et numéro de folio), tout particulièrement dans Correspondance des directeurs de l’Académie de France à Rome. Jean-Auguste-Dominique Ingres 1835-1841. C’est la raison pour laquelle cette dernière est indiquée dans la description des articles et que l’ordre des documents a été repris tel que trouvé dans les liasses afin de respecter le foliotage.
Dans chaque carton, les feuillets des documents ont été foliotés ou paginés depuis de longues années. Cependant, les règles de foliotage montrent des pratiques sensiblement différentes d’un carton à l’autre, voire dans un même carton. Les liasses présentent très fréquemment l’utilisation de pochettes et sous-pochettes formées par des pièces d’archives contemporaines des autres documents. Ces derniers sont souvent « emboîtés » les uns dans les autres, avec un foliotage continu, d’une page à l’autre, sans que soit pris en compte la matérialité de chaque pièce. Ces « assemblages » ont été conservés afin de respecter le classement initial, probablement institué par le directeur de l’Académie de France à Rome.
La typologie des documents est pour l’essentiel de deux ordres : des courriers et des pièces comptables, souvent mêlés dans l’article 20180612/1.

Évaluation, élimination et calendrier de conservation

Aucune élimination

Accroissements

Fonds clos

Mode de classement

Le classement reprend celui adopté en 2004, lors de la création de la base de données « Archives de l’Académie de France à Rome XIXe siècle ». De nombreuses publications ayant été rédigées depuis, à partir des cotes et foliotage des documents, il était difficile de reprendre l’ensemble du classement à la lumière des nouvelles découvertes des documents sans rendre complexe, voire impossible, l’accès aux pièces d’archives citées dans ces publications.
Les documents sont décrits pièce à pièce, en suivant le foliotage.
Ainsi trouvera-t-on l’expression « Carton… » pour désigner le conditionnement initial.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Librement communicable

Conditions de reproduction

Librement communicable

Langue des documents

  • français
  • italien

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielle et contraintes techniques

Instruments de recherche

20170113 : Académie de France à Rome. Directorat de Joseph-Benoît Suvée (1792-1807)
20170258 : Académie de France à Rome. Registres de la Villa Médicis
20170259 : Académie de France à Rome. Gestion des collections de la bibliothèque
20180071 : Académie de France à Rome. Directorat de Guillaume Guillon dit Lethière (1807-1816)
20180401 : Académie de France à Rome. Directorat de Charles Thévenin (1816-1823)
20180402 : Académie de France à Rome. Directorat de Pierre-Narcisse Guérin (1823-1828)
20180611 : Académie de France à Rome. Directorat d’Horace Vernet (1829-1834)

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Archives nationales :
F/21/612 : Administration des Beaux-Arts, 2e volume (XIXe siècle). Administration générale : correspondance des directeurs. 1792-1879
F/21/5827 – F/21/5832 : Académie de France à Rome : Villa Médicis.
AJ/52/192 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Règlements des concours aux Grands Prix de l’Académie royale des Beaux-Arts, suivis des règlements pour les pensionnaires de l’Académie de France à Rome. Sans date [avant 1845].
AJ/52/441 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Correspondance générale reçue, provenant essentiellement du ministère de tutelle.
AJ/52/442 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Correspondance générale reçue, provenant essentiellement du ministère de tutelle (1831-1945).
Italie. 1825-1861.
AJ/52/446 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. II. Moulages exécutés en Italie et en Grèce. 1825-1864.Moulages à Rome sous la direction de Guérin, directeur de l’Académie de France à Rome : lettres de Guérin (1825-1827), lettres ministérielles donnant les autorisations des dépenses pour les moulages, liste des moulages et des envois (1825-1829). Moulages à Florence et dans les environs : correspondance, états des moulages effectués à Florence, Pise et Pistoia, par Bertin et Ramus, puis par Peisse (en particulier moulages au baptistère de Florence), contrats passés avec les mouleurs italiens (1834-1838).
Moulages à Rome sous la direction d’Ingres, directeur de l’Académie de France à Rome : états des six envois successifs effectués de 1838 à 1841 et correspondance entre Ingres et le directeur de l’École (une lettre d’Ingres du 14 août 1838, deux lettres d’octobre 1838, lettres du 6 juillet 1839, du 20 mai 1841 et du 14 février 1856).
AJ/52/864 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Personnel. Généralités (1826-1953).
AJ/52/1136 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Travaux des pensionnaires envoyés à Paris, contrôle exercé par l’Académie des beaux-arts. 1806-1898 et sans date
AJ/52/1390 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Académie de France à Rome. Premiers Grands Prix de peinture, sculpture et architecture, de gravure en taille-douce, en médailles, en pierres fines et de paysage historique, depuis la fondation, 1664-1968. Publication lithographiée donnant les noms des lauréats, avec des observations, jusqu’en 1850. Registre tenu à jour en manuscrit jusqu’en 1968.
20144790/164 : Archives des Musées nationaux. Dossiers d’artistes : partie 2. Ingres Jean Auguste Dominique (1780-1867) [s.d., 1837-1958 photos]
20170113/12 : Académie de France à Rome. Directorat de Joseph-Benoît Suvée (1792-1807). Intérim de Pierre-Adrien Pâris. « Partie du traitement des MM. les pensionnaires : Ingres, Laitié, Tiolier, Masquelier, Dourlen antérieur à leurs arrivées à Rome et qui leur n'a été payé que d’après la lettre du ministre du 31 janvier 1807 arrivée à Rome après le décès de M. Suvée » : quittances, fol. 64 à 73 (1807).
LH/1335/27 : Légion d’honneur. Ingres, Jean-Auguste-Dominique
Bibliothèque de l’Institut de France :
Ms 6068 / F. 8-9 : Ingres (Jean-Dominique), lettres aux membres de l’Institut de France
Bibliothèque de l’Institut national d’Histoire de l’art :
Autographes 101, 33 : Pils, Isidore Alexandre Augustin. Lettres autographes signées écrites de Rome, Ascoli, Aqua santa, Venise, Florence et Marseille et adressées à Pils [père] (1840-1844)
Ms 816 : Achille Valois. « Notes prises pendant mon séjour à Rome ou plutôt mon journal de ce séjour »

Descriptions associées

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Mots-clés

Mots-clés - Sujets

Mots-clés - Lieux

Mots-clés - Noms

Mots-clés - Genre

Zone du contrôle de la description

Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Magdalena Dżoń et Corinne Jouys Barbelin

Règles et/ou conventions utilisées

Statut

Finale

Niveau de détail

Complet

Dates de production, de révision, de suppression

2018

Langue(s)

  • français

Écriture(s)

Sources

Guiffrey (Jules), Liste des pensionnaires de l’Académie de France à Rome (…) de 1663 à 1907, Paris, 1908.
Lapauze (Henry), Ingres, sa vie et son oeuvre (1780-1867) : d’après des documents inédits, Paris, Imprierie Georges Petit, 1911.
Lapauze (Henry), Histoire de l’Académie de France à Rome, Paris, 1924, 2 vol.
Alaux (Jean-Paul), L’Académie de France à Rome. Ses directeurs, ses pensionnaires, Paris, 1933.
Horace Vernet : 1789-1863 [Exposition : Académie de France à Rome, École nationale supérieure des beaux-arts, Paris, mars-juillet 1980]. Roma : De Luca ; Paris : École des beaux-arts, 1980.
La Villa Médicis, dir. André Chastel, coord. Philippe Morel, Roma, 1989-1991, 3 vol.
L’Académie de France à Rome aux XIXe et XXe siècles. Entre tradition, modernité et création [actes colloque, Rome, Villa Médicis, 1997], Paris/Roma, 2002 (« Collection d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome », 2).
Maestà di Roma. Les artistes français à Rome, d’Ingres à Degas [Rome, Villa Médicis, 2003], dir. Olivier Bonfait, Roma, 2004.
Procès-verbaux de l’Académie des beaux-arts, dir. Jean-Michel Leniaud, Paris, 2001-2004, 5 vol. [I. 1811-1815, éd. A. Goudail et C. Giraudon; II. 1816-1820, éd. C. Giraudon. III. 1821-1825, éd. B. Bouvier et Fr. Fossier; V. 1830-1834, éd. Fr. Naud; VI. 1835-1839, éd. B. Bouvier et D. Massounie].
Verger (Annie et Gabriel), Dictionnaire biographique des pensionnaires de l’Académie de France à Rome, 1666-1968; préface d’Eric de Chassey, Dijon, 2011, 3 vol.
Fossier (François), Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1835-1841, Correspondance des directeurs de l’Académie de France à Rome, nouvelle série. XIXe siècle. T. VI. Ed. De Boccard, Paris, 2016.

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