Fonds FR ISNI 0000 0001 2158 9529 20210377 - Premier directorat d’Ernest Hébert (1867-1872)

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FR ISNI 0000 0001 2158 9529 FR ISNI 0000 0001 2158 9529 20210377

Titre

Premier directorat d’Ernest Hébert (1867-1872)

Date(s)

  • 1846 - 1876 (Production)

Niveau de description

Fonds

Étendue matérielle et support

0,60 ml soit 2 cartons DIMAB

Zone du contexte

Nom du producteur

((1666-...))

Histoire administrative

La création de l’Académie de France à Rome coïncida avec la politique des grands travaux entreprise par Louis XIV à la fin du XVIIe siècle, par lesquels furent transformés le Louvre, les Tuileries et Versailles. Créée en 1666, sous l’impulsion de Colbert, de Le Brun et du Bernin, elle accueillait à la fois les artistes ayant remporté le Premier Prix de Rome et des pensionnaires protégés de quelques grands seigneurs. Les jeunes artistes pensionnés par le roi avaient alors la possibilité d’acquérir un complément de formation au contact de Rome et de l’Italie.

A cette époque les pensionnaires, soumis à une discipline rigoureuse, devaient consacrer leur séjour à la réalisation de copies de l’Antique ou de la Renaissance. Aux peintres et sculpteurs s’ajoutèrent en 1720 les architectes. Avant de s’installer à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome connut plusieurs résidences successives : de la modeste maison près de Sant’Onofrio sur les pentes du Janicule elle déménagea au palais Caffarelli (1673), puis au palais Capranica (1684), et enfin au palais Mancini (1725). C’est à cette époque que l’Académie de France accueillit les peintres Boucher, Subleyras, Fragonard, David et des sculpteurs tels que Houdon.
Pendant la Révolution, la charge de directeur fut abolie. Le palais Mancini fut saccagé et pillé par des contre-révolutionnaires romains en février 1793; certains pensionnaires fuirent à Naples ou Florence. A la suite de ces événements, l’Académie de France à Rome fut supprimée. Elle fut rétablie en 1795 par le Directoire, mais il restait à lui trouver un nouveau lieu d’accueil. Le 18 mai 1803, la France et la Cour d’Etrurie décidèrent d’échanger le Palais Mancini contre la Villa Médicis.

En déménageant, l’Académie de France à Rome changea également de statut. Désormais rattachée à l’Institut de France, le concours d’entrée, le «Prix de Rome», était organisé par l’Académie des Beaux Arts. Les musiciens entrèrent à l’Académie de France à Rome avec le prix de composition créé en 1803. Les graveurs la rejoignirent quand fut créé le prix biennal de gravure en taille douce en 1804 et le prix quadriennal de gravure en médailles et pierres fines en 1807. Ces deux disciplines devaient célébrer les victoires napoléoniennes. De 1835 à 1841, Ingres est directeur de la Villa. Les directeurs sont traditionnellement d’anciens pensionnaires, même si cette règle connaît quelques exceptions, par exemple pour Carolus-Duran. Tout au long du XIXe siècle, l’Académie accueille des pensionnaires célèbres comme Victor Baltard, l’architecte des Halles de Paris, Charles Garnier, qui fit construire l’Opéra du même nom à Paris, des compositeurs tels que Berlioz, Bizet, Gounod ou Debussy, des sculpteurs tels que Carpeaux et David d’Angers.

Au début du XXe siècle, avec Lili Boulanger (Grand Prix de Rome de composition musicale en 1913) et Odette Pauvert (Grand Prix de Rome de peinture en 1925), les femmes font leur entrée à l’Académie. Durant la seconde guerre mondiale, la Villa est réquisitionnée par Mussolini. L’Académie est alors transférée à Nice puis à Fontainebleau. En 1961, André Malraux nomme le peintre Balthus à la direction de la Villa. Les deux hommes ont la volonté de réformer profondément l’Académie. Balthus entreprend une grande restauration de l’édifice et organise des manifestations pour ouvrir la Villa aux romains. Il fait aménager, à cette fin, de nouvelles salles d’exposition. Cette nouvelle approche est entérinée par un décret en 1971. L’Académie se détache alors de la tutelle de l’Académie des Beaux-Arts et les principes du concours sont profondément modifiés.

La durée du séjour passe de quatre à deux ans maximum tandis qu’écrivains, cinéastes, photographes, scénographes, restaurateurs d’oeuvres d’art et historiens de l’art agrandissent le cercle des pensionnaires, dont le nombre passe de 12 à 25. Participant aux échanges culturels et artistiques, la Villa Médicis organise des expositions, des concerts, des colloques ou des séminaires sur des sujets relevant des arts, des lettres et de leur histoire. Conçu par le décret de 1971 comme un lieu idéal de rencontres franco-italiennes, la Villa Médicis joue ainsi un rôle décisif au sein de la vie culturelle romaine et européenne. Ces objectifs ont été au cœur des actions de Jean Leymarie (1977-1984), Jean-Marie Drot (1985-1994), Jean-Pierre Angremy (1994-1997), Bruno Racine (1997-2002), Richard Peduzzi (2002-2008), Frédéric Mitterrand (2008-2009), Éric de Chassey (2009-2015) et de Muriel Mayette-Holtz.

Histoire archivistique

Dispersées dans l’ensemble de la Villa Médicis, les archives anciennes de l’Académie ont connu trois vagues de collectes et de classements liés aux campagnes successives de rassemblement des documents dans les bureaux du département d’Histoire de l’art, à l’époque installés dans le pavillon Carolus-Duran :
– la première par Monsieur Georges Brunel, alors chargé de mission pour l’Histoire de l’art, en 1979, concerne pour l’essentiel les années 1803-1960, avec quelques pièces anciennes antérieures à l’installation de l’Académie à la Villa Médicis [voir Correspondance des directeurs de l’Académie de France, Vol. I : Répertoires, Rome, 1979, p. 17-22]
– la deuxième à l’initiative de Monsieur Olivier Bonfait, chargé de mission pour l’Histoire de l’art entre 1998 et 2004, est en lien avec la réalisation d’un inventaire informatisé sous FileMakerPro 3. La base de données intitulée « Archives de l’Académie de France à Rome XIXe siècle » a été paramétrée avec l’aide de Monsieur Sylvain Mottet. Ce dernier a également conçu le site de consultation en ligne (http://archivesAcadémie de France à Rome.sylvainmottet.fr). Mesdames Isabelle Chave et Isabelle Rouge-Ducos, conservateurs du patrimoine, et Monsieur Martin Kiefer, historien de l’art, ont rédigé les fiches descriptives des documents contenus dans les 128 premières boîtes d’archives. Madame Isabelle Chave rappelle dans son rapport du 31 août 2000 que « le traitement des archives, comprenant le foliotage, la suppression de tout élément métallique, la mise à plat des feuillets de petit format et une organisation cohérente des feuillets en vue de faciliter le travail de mise en fiches, autant que la numérisation future des pièces, a été mené de façon systématique pour chacun des cartons 46 (Schnetz I) à 90 (Hébert I) ». Ce travail avait pour objet d’identifier au plus vite les pièces d’archives afin de lutter contre les vols.

Source immédiate d'acquisition ou de transfert

Zone du contenu et de la structure

Portée et contenu

Dauphinois d’origine, cousin de Stendhal, Ernest Hébert (1817-1908) se forme seul à la peinture, recevant les conseils de Benjamin Rolland, de David d’Angers et de Paul Delaroche. En 1839, il obtient un grand succès au Salon avec Le Tasse en prison. Il entre à l’École des beaux-arts de Paris et reçoit le prix de Rome en peinture en 1839. Il peint essentiellement la campagne romaine avec beaucoup de luminosité. À son retour en France, il devient un peintre renommé du Second Empire. Il exécute de nombreux portraits et bâtît une grande partie de son œuvre en puisant dans les souvenirs de ses séjours italiens.
Il est pensionnaire de la Villa Médicis de 1840 à 1844, puis, succédant à Joseph-Nicolas Robert-Fleury, directeur de l’Académie de France à Rome de 1867 à 1873. De retour en France, il est nommé professeur à l’École des beaux-arts de Paris de 1882 à 1885. Il assure un second directorat à l’Académie de France à Rome de 1885 à 1891.
Les pièces d’archives associées aux cartons de son directorat contiennent de nombreuses pièces en relation avec le directorat précédent de Robert-Fleury et le directorat suivant de Lepneveu (1873-1878), phénomène constaté à de nombreuses reprises dans les archives de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis. Nous retrouvons, également, une organisation similaire aux directeurs qui l’ont précédé : de la correspondance – pour l’essentiel avec le directeur et la Maison de l’Empereur sous la tutelle de laquelle se trouve l’Académie de France à Rome, avec la direction des Bâtiments civils pour l’entretien de la Villa Médicis, puis avec la direction des Beaux-arts attachée au ministère de l’Instruction publique et des Cultes après la chute de l’Empire -, puis les tableaux de suivi des Envois des pensionnaires, et enfin les très nombreux devis, factures et quittances qui offrent aux chercheurs un tableau d’une très grande précision du fonctionnement de l’Académie de France à Rome dans les murs de la Villa Médicis.
La rigueur du suivi financier et comptable est toujours d’actualit ; les élèves de l’École française d’Athènes, nouvellement nommés, rejoignent la Villa Médicis, comme il en a été décidé sous le premier directorat de Victor Schnetz (Lablache en 1867, Mamet en 1868, Ruel en 1871, 20210377/1). Nous observons également une permanence notable des artisans qui œuvrent pour l’Académie depuis plusieurs directorats : les mouleurs Malpieri, les serruriers Giovanni et Paolo Concience, le menuisier Antonio Cassetta, ou le marchand de bougies Barberi. Parmi le personnel de la Villa, Alexis Le Go en est toujours le secrétaire depuis le directorat de Dominique Ingres, et Enneo Viscont assure toujours les cours d’archéologie aux pensionnaires. En revanche, nous notons le décès en 1869 de l’architecte de la Villa Luigi Poletti, en charge des travaux depuis 1850, remplacé par Benedetto ou Vespignani. L’Académie déplore également les décès de deux pensionnaires, Deschamps et Wintzweiller, avant que ne s’achèvent leurs pensionnats, et enregistre la démission du pensionnaire Caudou qui refuse de retourner à Rome.
Le directorat d’Ernest Hébert est marqué par la chute du Second Empire ; pour autant les pièces d’archives ne montrent aucun changement notable dans la vie quotidienne des pensionnaires, ni dans le fonctionnement au quotidien de la Villa Médicis. L’arrivée des nouveaux pensionnaires en 1870 et 1871 et leurs Envois ne semblent pas avoir été entravés ; le directorat d’Ernest Hébert semble s’achever sans heurt en 1872.

Évaluation, élimination et calendrier de conservation

Aucune élimination

Accroissements

Fonds clos

Mode de classement

Le classement reprend celui adopté en 2004, lors de la création de la base de données « Archives de l’Académie de France à Rome XIXe siècle ». De nombreuses publications ayant été rédigées depuis, à partir des cotes et foliotage des documents, il était difficile de reprendre l’ensemble du classement à la lumière des nouvelles découvertes des documents sans rendre complexe, voire impossible, l’accès aux pièces d’archives citées dans ces publications. Le classement des pièces du directorat d’Ernest Hébert observe l’ordre des paginations faites au début des années 2000 ; ces pièces étaient préalablement contenues dans les cartons 83 à 90.

Zone des conditions d'accès et d'utilisation

Conditions d’accès

Librement communicable

Conditions de reproduction

Selon règlement de la salle de lecture

Langue des documents

  • français
  • italien

Écriture des documents

Notes sur la langue et l'écriture

Caractéristiques matérielle et contraintes techniques

Instruments de recherche

Zone des sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux

Existence et lieu de conservation des copies

Unités de description associées

Archives nationales :
F/21/606 : Administration et comptabilité (1802-1891)
F/21/607 : Envois des travaux des pensionnaires (1831-1879)
F/21/612 : Administration des Beaux-Arts, 2e volume (XIXe siècle). Administration générale : correspondance des directeurs (1792-1879)
F/21/613 : Administration générale (1792-1879)
F/21/5827 – F/21/5832 : Académie de France à Rome : Villa Médicis.
AJ/52/442 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Correspondance générale reçue, provenant essentiellement du ministère de tutelle (1831-1945).
Italie. 1825-1861.
AJ/52/864 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Personnel. Généralités (1826-1953).
AJ/52/1136 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Travaux des pensionnaires envoyés à Paris, contrôle exercé par l’Académie des Beaux-arts. 1806-1898 et sans date
AJ/52/1390 : Archives de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Académie de France à Rome. Premiers Grands Prix de peinture, sculpture et architecture, de gravure en taille-douce, en médailles, en pierres fines et de paysage historique, depuis la fondation, 1664-968. Publication lithographiée donnant les noms des lauréats, avec des observations, jusqu’en 1850. Registre tenu à jour en manuscrit jusqu’en 1968.
LH//1274/88 : dossier pour l’obtention de la Grande Croix de la Légion d’honneur [https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/]

Descriptions associées

Zone des notes

Identifiant(s) alternatif(s)

Mots-clés

Mots-clés - Sujets

Mots-clés - Lieux

Mots-clés - Noms

Mots-clés - Genre

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Identifiant de la description

Identifiant du service d'archives

Règles et/ou conventions utilisées

Statut

Niveau de détail

Dates de production, de révision, de suppression

Langue(s)

Écriture(s)

Sources

Marcel (Henry), La peinture française au XIXe siècle, Paris, Alcide Picard & Kaan, 1905.
Guiffrey (Jules), Liste des pensionnaires de l’Académie de France à Rome (…) de 1663 à 1907, Paris, 1908.
Lapauze (Henry), Histoire de l’Académie de France à Rome (1802-1910), Tome 2, Paris, 1924.
Alaux (Jean-Paul), L’Académie de France à Rome. Ses directeurs, ses pensionnaires, Paris, 1933.
Schurr (Gérald), Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l’Amateur, vol.1, 1975.
Patris d’Uckermann (René), Hébert (Ernest), Ernest Hébert 1817-1908, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 1982.
La Villa Médicis, dir. André Chastel, coord. Philippe Morel, Roma, 1989-1991, 3 vol.
L’Académie de France à Rome aux XIXe et XXe siècles. Entre tradition, modernité et création [actes colloque, Rome, Villa Médicis, 1997], Paris/Roma, 2002 (« Collection d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome », 2).
Hualt-Nesme (Laurence) (dir.), Ernest Hébert, Entre romantisme et symbolisme, 1817-1908, Musée Hébert La Tronche-Isère, 2003.
Julia (Isabelle), Hébert (Ernest), Le peintre et la princesse, correspondance entre la princesse Mathilde Bonaparte et le peintre Ernest Hébert, Editions de la Réunion des Musées Nationaux, 2004.
Granger (Catherine), (préface de Jean-Michel Leniaud), L’Empereur et les arts – la liste civile de Napoléon III, École des chartes, Paris, 2005.
Hualt-Nesme (Laurence) (dir.), Italiennes modèles, Hébert et les paysans du Latium, (catalogue de l’exposition, 7 avril-23 août 2009, musée d’Orsay), Grenoble, Éditions Département de l’Isère – Musée de Grenoble, 2008.
Verger (Annie et Gabriel), Dictionnaire biographique des pensionnaires de l’Académie de France à Rome, 1666-1968, préface d’Éric de Chassey, Dijon, 2011, 3 vol.
Fossier (François), Correspondance du deuxie directorat d’Ernest Hébert (1885-1890). Les directeurs de la villa Médicis au XIXe siècle, l’Harmattan, 2018.
Valérie Huss (Valérie) (dir.), Grenoble et ses artistes au XIXe siècle (catalogue de l’exposition, 14 mars-25 octobre 2020), Grenoble, Éditions Snoeck – Musée de Grenoble, 2020.

Note de l'archiviste

Corinne Jouys Barbelin

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Sujets associés

Personnes et organismes associés

Genres associés

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